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16 novembre 2012 5 16 /11 /novembre /2012 20:54

Deux étudiantes à la MFR SEVREUROPE (Bressuire) sont parties en Roumanie pour effectuer un stage dans le cadre de leurs études. L'occasion pour elles de dépasser les clichés et de s'ouvrir à d'autres horizons. Rencontre.

CJ : Bonjour. Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Camille :« Je m'appelle Camille (à gauche de la photo) j'ai 19 ans. Je suis originaire des Deux-Sèvres (79). J'étudie à Bressuire à la Maison Familiale Rurale SEVREUROPE. Je suis actuellement en deuxième année de BTS Services en Espace Rural (SER). Je pratique la gymnastique et la photographie. J'ai pour projet professionnel de travailler auprès de personnes handicapées ou en réinsertion sociale. ».
Clémence :« Moi, Clémence, j'ai 21 ans et je suis originaire du Maine-et-Loire (49). J'étudie également à la MFR SEVREUROPE en BTS SER. Je suis particulièrement sensible aux actions humanitaires, suite à mon stage aux Restos du cœur. Mon projet professionnel s'oriente plus sur le domaine agricole notamment dans la valorisation des produits locaux ».

CJ : Dans quel(s) cadre(s) êtes-vous parties ?
« Dans le cadre de notre BTS SER (Services en Espace Rural), nous avons l'opportunité d'effectuer un stage d'un mois à l'étranger dans un pays d'Europe en espace rural. La MFR SEVREUROPE de Bressuire est l'une des seules écoles, présentant le BTS, à proposer un stage d'un mois sur le territoire européen en petits groupes de deux à trois étudiants. Ce stage a trois objectifs : celui d'acquérir une expérience européenne au service de l'innovation et de la conduite de projet. De plus, nous devons analyser un projet et en dégager les spécificités locales. Enfin, il est important d'intégrer la dimension européenne (culturelle et organisationnelle) dans sa réflexion et dans son action. Notre classe est constituée de dix-sept personnes ; en juin dernier, nous étions sept groupes à partir dans un pays d'Europe avec des envies toutes différentes. Les destinations étaient les suivantes : Croatie, Espagne, Suède, l'Irlande et la Roumanie ».
CJ : Pourquoi avez-vous choisi de partir en stage en Roumanie ?
« Dans notre école, les étudiants en 2ème année BTS SER mènent une animation originale sur leurs expériences de stages en Europe et destinée à leurs collègues de première année. Nous avons bénéficié de ce temps de témoignage qui sensibilise aux vécus de stage à l'étranger anciennement pratiquées. En sortant convaincues de cette animation effectuée en novembre dernier, nous étions les seules à vouloir nous diriger vers la Roumanie. Notre choix s'est concrétisé après avoir discuté ensemble et il s'est révélé que nous avions les mêmes envies et les mêmes motivations. Nous envisageons toutes les deux de travailler au contact du public que ce soit dans le domaine social ou agricole. Cela a été un point essentiel dans notre choix de destination mais également dans la décision de partager ce stage ensemble.
Après plusieurs contacts (téléphone et courriels) avec notre maître de stage, Mme Francine Durieux, nous avons découvert les actions que nous allions réaliser : animation dans un centre de placement, par exemple. Ce choix fut tourné aussi par la description de l'accueil chaleureux des Roumain annoncée par les deuxième année. En parallèle, nous avons réfléchi sur nous-mêmes (qualités, défauts) pour se rendre compte si nos capacités « répondaient »à la structure de stage. C'est très important avant d'entreprendre les démarches officielles (conventions de stage, réservation avion, train...). Un sentiment particulier nous a motivées tout au long de notre démarche : celui de se sentir utile envers des personnes dans le besoin. Enfin, comme pour beaucoup de voyageurs, partir (même si des éléments sont balisés en amont) est un phénomène palpitant ! »

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CJ : Et personnellement, que pourriez-vous répondre à la question précédente ?

Camille :« L’intervention réalisée par les étudiants de deuxièmes années sur leur stage en Europe m’a permis de mieux m’orienter vers le pays de mon choix. Quentin et Simon, des deuxièmes années, ont été très convaincants concernant la Roumanie. Les activités qu'ils ont pu mener m'ont tout de suite séduite. Lors des dix ans du BTS SER en novembre 2011, j’ai eu la chance de pouvoir écouter le témoignage poignant de Francine Durieux et de deux anciens étudiants partis à ses côtés. Ce témoignage a confirmé mon envie de découvrir ce pays. Approfondir mes connaissances sur le plan humain et relationnel était l'une de mes plus grandes motivations. De plus, comprendre le fonctionnement d'un orphelinat dans ce pays, aider par la scolarisation des enfants défavorisés étaient des projets qui motivaient réellement mon choix. »

Clémence :« Ma cousine a travaillé en Roumanie en 2001 et 2004 dans une entreprise Renault-Dacia. J’ai eu la chance d’écouter son témoignage et d’échanger avec elle sur son expérience ; elle garde des souvenirs inoubliables de ses séjours. De plus, elle a beaucoup insisté sur la culture roumaine et sur leur mode de vie, ce qui m’a tout particulièrement touchée. Elle m'a prêté quelques livres illustrés, des albums photos, d'histoire et des guides qui m'ont permis de m'imprégner de la vie en Roumanie. L’intervention des deuxièmes années a ainsi confirmé mon choix. Je suis restée sensible au pays et aux actions réalisées durant leur stage. De plus, je souhaitais découvrir , m'intégrer et participer activement au fonctionnement de l'orphelinat et des autres structures en lien.Il répondait à mon projet professionnel qui est de travailler auprès de personnes défavorisées. »

CJ : Qu'avez-vous découvert ? Quelles sont les différences ? Les ressemblances ?
« Plein de choses ! Dans la région d'Hunedoara, dans l'ouest de la Roumanie où nous étions, nous avons découvert qu'elle était durant de longues années une zone industrielle très importante. C'est aussi une région agricole... d'il y a plus de 60 ans ! Durant notre mois de stage, il était plus naturel pour nous de croiser une charrette ou des bus que des voitures. Effectivement, nous savons désormais nous débrouiller lorsque l'on n'a pas de voiture personnelle. Prendre le bus qui n'a pas d'horaires fixes, faire du stop sans hésiter, c'est super !
Mais, le plus extraordinaire est l'hospitalité des Roumains. Nous sommes allées dormir chez l'habitant et dans tous les cas vécus, ils sont très chaleureux et donnent tout ce qu'ils ont. Autre fait marquant : les monastères ; une véritable culture roumaine ! Il y a 84% de la population roumaine qui est orthodoxe, croyante et pratiquante. La messe est dite tous les jours et les églises sont le plus souvent remplies, par des personnes âgées et des jeunes. De plus, les monastères ont une architecture splendide par leurs couleurs intérieures et extérieures (tuiles, tapis, fresques de couleurs dorées, bleu, rouge, vert, blanche, violette, jaune...) et leur grandeur. De longs tapis sont dressés sur le sol parmi de nombreuses dorures. Les tapis ne sont d'ailleurs pas seulement dans les églises mais aussi très présents dans les maisons. Ils signifient le rêve. Mais au delà de de tout cela, la précarité règne. Sincèrement, il est difficile d'écrire sur la tristesse que nous avons pu voir, cependant beaucoup d'émotions et de sourires étaient à chaque fois présents. Nous en aurions tellement à dire ! Retenez simplement cette phrase : tout est différent »
CJ : Quelles ont été vos missions là-bas?
« Nous devions créer des animations pour les enfants du centre de placement et de l'école. Des activités intérieures comme des ateliers bracelets en perle ou laine, de la peinture... ou des jeux extérieurs comme une kermesse, un béret, 1,2,3 soleil... Les sourires marquaient leurs visages et il suffisait de peu pour les rendre heureux.
De plus, durant ce séjour, Mme Francine Durieux nous a permis de rencontrer des familles où nous avons été confrontées à une réelle pauvreté financière et/ou matérielle. Notre mission avait pour but de leur rendre visite pour discuter, les écouter et leur distribuer des dons (vêtements, produits hygiéniques...). Chaque rencontre fut pour nous une nouvelle source de vie ».

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CJ : Avez-vous des anecdotes à nous raconter ?
Une des anecdotes est pour nous le plus beau souvenir que nous gardons précieusement :
nous avons rencontré trois grands-mères vêtues de leurs habits traditionnels. Assises sur un banc dans un petit parc, Camille sort son appareil photo pour prendre quelques clichés. Clémence est interpellée par l'une des trois grands-mères qui nous montre du doigt. Camille range alors son appareil par peur de les avoir troublées. Elles nous ont observées tout en discutant avec insistance. De ce fait, nous sommes allées vers elles. Elles nous ont accueillies avec un grand sourire ! On a tenté de leur faire comprendre qu'elles étaient joliment habillées et qu'on souhaitait se faire prendre en photo à leurs côtés. Elles ont de suite accepté et se sont prises au jeu. Nous les avons remerciées, elles nous ont embrassées en nous prenant dans leurs bras.
Quelques minutes plus tard, une des trois dames est allée vers Clémence en lui tendant une tablette de chocolat. Surprise par ce geste, Camille a sorti trois tablettes de chocolat de son sac et nous sommes allées leur offrir. L'une d'entre elles est restée sans voix, très émue, nous a fait comprendre que les personnes âgées sont délaissées en Roumanie. Le geste que nous avions eu envers elles leur avait fait le plus grand bien. Pour nous remercier de ce moment, elles nous ont offert à chacune deux fleurs et nous ont reprises une deuxième fois dans leurs bras. Avant de partir, elles nous ont proposées de partager le dîner avec elles si on le désirait. A leur départ, leurs yeux brillaient d'émotions et les nôtres aussi. Nous mangions et dormions déjà chez une amie de Mme Francine Durieux, nous avons donc dû refuser cette invitation.
Malheureusement, nous ne pouvons pas raconter en détails toutes nos anecdotes car elles sont nombreuses. Mais une chose est à retenir « il faut le voir et le vivre pour comprendre ».
N'hésitez donc pas : faites-vos valises et partez découvrir la Roumanie !

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Site de l'association Casa de Copii : http://www.casadecopii.com/

 

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10 janvier 2012 2 10 /01 /janvier /2012 01:35

 

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Quand elle est derrière son stand aux marchés de Noel, Sarah a déjà devant elle une large collection d’objets en Fimo à vendre. Tout a commencé par hasard, puis a grandit de fil en aiguille … Une passion, un passe-temps. Et un jour : une commande, par la directrice du centre de loisir où elle travaillait. C’est là qu’elle s’est vraiment lancé, depuis juillet.
Née à Paris il y a 20 ans, Sarah est aujourd’hui dans le Bocage, à Cerizay, où elle a suivi son copain après un temps passé à St-Maixent. Elle vient aussi sur Bressuire, notamment pour profiter de Bocapole où elle aime rire devant les one-man show.

Ici, elle fait quelques marchés pour proposer ses produits. Des créations fait-main, à petit prix et fabriqués sur notre territoire. Une belle initiative à soutenir, et une auto-entreprise qui s’est montée. A seulement 20 ans, Sarah est donc à la tête de sa propre affaire : Fimo à gogo.
 
La pate Fimo permet un travail souple et la réalisation de nombreux objets originaux et colorés. Et Sarah le fait avec talent pour des objets très divers : jeux, couverts pour les enfants, parures, boucles d’oreilles, porte-photos, etc. Peu à peu elle a reçu des commandes directes, et a vendu sur Internet.
Pour passer commande, il suffit d’écrire sur sarah.79@hotmail.fr ou de se rendre sur sa page Facebook.

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22 décembre 2011 4 22 /12 /décembre /2011 06:39
Depuis quelques semaines, Chloé, une jeune Bressuiraise de 21 ans, s’est lancée dans la fabrication de bijoux faits-main, en plus de ses études en communication.
Une passion qu’elle a décidé de montrer au grand jour et de partager par le biais de la vente qu’elle propose ici : http://www.alittlemarket.com/boutique/chloe_bijoux-111761.html
bijouxChloe1.jpgPour un petit prix (dès 2 euro), elle propose des bracelets, bagues ou broches pour les cheveux qu’elle a fabriqué elle-même, avec une collection qui devrait encore grandir au gré de ses humeurs.
Ayant suivi une formation au lycée de la Mode de Cholet, après des études au lycée Saint Joseph de Bressuire, elle a une bonne connaissance du milieu de la création. Mais … plaisir avant tout ! Chloé suit ses envies, et le but n’est pas de gagner de l’argent.
bijouxChloe2.jpgToutefois, acheter ses produits peut être un bon moyen de consommer local, d’acheter un bijou unique que personne d’autre n’aura, et bien sur de soutenir la passion d’une jeune femme du Bocage.
Une belle initiative de plus prise sur Bressuire, qui montre encore que la jeunesse n’a pas peur de se lancer dans de nouvelles aventures ! Et ça, au CJ, on aime !
Egalement sur facebook : « Les bijoux de Chloé »

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16 décembre 2011 5 16 /12 /décembre /2011 03:09
stef3.jpgIl existe des personnes qu’on aime forcément. Stéphanie Dupain est de celles-là. Souvent avec sa petite fille lorsqu’on la rencontre, elle est toujours posée, parle d’une voix calme et ne prend pas la parole sans réfléchir. Derrière son sourire discret se cache une grande professionnelle, déterminée à vivre de son talent.
stef4.jpgPeintre en décors, elle s’est lancée en auto-entreprise dans l’aménagement et la décoration d’espaces et l’aménagement de fresques intérieures comme extérieures pour les particuliers ou des écoles par exemple, comme la fresque ludique qu’elle a réalisé pour l’école de Chachon.
Stéphanie est subtile. Elle ne brasse pas du vent, elle agit hors des lumières, veut être connue par son talent et non pas par une quelconque agitation. Et son talent est grand !
leCJStéphanie Dupain (2ème par la gauche) avec une partie du CJ à l'inauguration de la Grange
Connue également sous le nom de Festanie, elle a déjà exposé deux fois au Cjeune Talents organisé par le Conseil des Jeunes et elle mène un grand projet de rénovation de la fresque du Parking Carnot à Bressuire ; sans oublier la rénovation de meubles anciens pour La Grange. Une femme d’action dont les mains et les idées transforment un mur ou un meuble en œuvre d’art.
Pour en savoir davantage, et lui commander des décorations : http://festanie.blogspot.com ou stephaniedupain.peintreendecor@gmail.com . Egalement la page facebook : « Ma petite entreprise ».

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16 décembre 2011 5 16 /12 /décembre /2011 02:42
Coralie2.jpgDepuis des années le Conseil des Jeunes met en avant les talents sur notre territoire, notamment dans le domaine de la photo avec le Cjeune Talents. Et des artistes, il y en a beaucoup ! Nous en avons encore eu la preuve avec Coralie Baudu, étudiante en photographie à St-Jo et gagnante d’un grand concours de photo européen.
Sa participation, elle l’a doit à ses profs de l’an dernier, en Seconde bac pro photo. Sa classe a travaillé autour du projet « Je vis donc je bouge, je bouge donc je vis » qui correspondait au thème du concours organisé au niveau des 27 pays de l’Union européenne par le Parti Socialiste Européen (PSE) et le Comité des Régions (une Institution de l’UE). Un grand concours très officiel tourné vers la jeunesse, avec des centaines de participation, notamment des élèves de St-Jo et … la victoire, pour Coralie.
La jeune femme de Moncoutant a remporté le deuxième prix dans la catégorie des 16-17 ans avec ce cliché (ci-dessous) pris au skate parc de Bressuire. Elle raconte au CJ : « Il faisait beau, je n'avais pas vraiment d'idées sur le sujet. Je me suis donc dirigée vers le skate parc, il y a beaucoup de jeunes qui font des figures avec des skates ou des BMX. Je me suis dit que ça ferait une bonne photo, que cela représenterait bien le sujet. J'ai demandé aux jeunes qui y étaient si je pouvais les photographier, et ils m'ont dit que oui. J'ai fais plusieurs photos avant d'avoir la bonne. »
Coraliephotogagnante.jpgUne photo qu’elle aime particulièrement car elle représente le lien entre le vélo et l’homme. Un vrai mouvement, une synchronisation indispensable. Son prof l’a aidé à choisir cette photo parmi d’autres.
Coralie, actuellement en Première Bac pro photo au Lycée Saint Joseph de Bressuire parle avec enthousiasme de sa passion : « j'adore la Photographie, c'est un plaisir. Je suis passionnée depuis plusieurs années maintenant. Le fait d'avoir gagné ce concours me pousse encore plus à continuer la photographie. J'aime beaucoup ça, ça me permet de me libérer, de montrer ce que je ressens par des images. »
Nul doute qu’avec l’appareil photo qu’elle a gagné et la poursuite de ses études elle pourra encore progresser dans ce domaine et remporter d’autres prix. Et montrer que les talents sont nombreux dans le Bocage !
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12 décembre 2011 1 12 /12 /décembre /2011 15:37
Maelle et moi-même sommes allé rencontrer Élodie, un après-midi quand le froid commence à arriver. Elle nous accueille chez elle, en centre de Bressuire.
Elle pose la tasse de thé sur la table. Ananas-coco. Elle lève les yeux et vous transperce de ses iris captivantes. La fumée s'échappe, elle s'assoit dans le canapé, le chat n'est pas loin. Nous discutons sur l'AFEV, une asso de soutien aux jeunes en difficulté. Élodie y a été bénévole puis responsable. Femme de cœur, généreuse et ouverte au monde, Élodie se lance en 2009 dans des études de psycho à Poitiers après avoir obtenu son bac à St Jo.
La première année, elle fut une « simple » bénévole. « Ma mission était alors d'accompagner un jeune deux heures par semaine pour une aide scolaire et une ouverture culturelle. La petite dont je m'occupais s'appelait Adama, elle venait de Guinée et avait 5 ans. »
L'AFEV, ce n'est pas du soutien scolaire pur. C'est l'opportunité incroyable d'un échange humain. Le principe est simple : un étudiant (à Poitiers, Nantes, Rennes ou ailleurs) passe deux heures par semaine avec un jeune venant d'un quartier dit « difficile ». Un jeune parfois en difficulté mais surtout toujours avide de découvrir. Deux petites heures, que chacun peut trouver dans sa semaine. L'accompagnement est multiple : sorties ciné, musées, aides aux devoirs, promenades … Tout ce qui pourra aider l'enfant à décloisonner ses perspectives et lui donner des atouts nouveaux.
Adama était très jeune, « l'accompagnement que je pouvais lui apporter se centrait essentiellement sur l'accompagnement vers la lecture. Nous allions donc à la bibliothèque pour lire des livres, discuter autour d'histoires, d'images, etc. Ce qu'elle aimait faire, c'était de me raconter l'histoire que je venais de lui conter. Les rôles étaient alors inversés et je pouvais me rendre compte si elle avait bien compris tous les aspects du livre. »
Élodie souffle sur sa tasse bouillante, elle sourit. Je fais une blague (assez peu drôle pourtant, pas vraiment liée au sujet), elle éclate de rire d'une façon bien particulière, d'un son qui remplit la pièce. Le chat dresse la tête.
Son année de bénévolat a permis à Élodie de nouer une relation de confiance avec Adama, ce qui lui a donné l'envie de s'engager encore davantage par le biais du Service civique.
Nouvelle gorgée de thé. Elle nous tend une part de gâteau au chocolat dont quelques miettes tombent sur la table. La tasse réchauffe les lèvres. Sans même avoir à poser de question, elle détaille le Service civique avec ce sens si particulier de l'explication claire, appuyée d'une voix posée. « Pour être plus précise, le service civique est un contrat de 24h par semaine qui te permet de t'engager auprès d'une association de ton choix, tu reçois une indemnisation chaque mois de 540€ environ versée d'une part par l'Etat et d'autre part par l'association qui t'héberge. »
Elle débute alors une nouvelle aventure pour dix mois, en parallèle d'une Licence2 de psychologie. Elle est cette fois-ci volontaire et travaille donc pour l'AFEV. « Le poste que j'occupais était centré sur le suivi des accompagnements mis en place durant l'année pour les enfants de sixième. J'avais à mon actif 25 bénévoles et donc 25 enfants et leurs familles. Ma mission était tout d'abord de recruter les bénévoles sur le campus au début de l'année. Ensuite, attitrer un enfant pour un bénévole et accompagner ces dernières lors de la première rencontre avec les familles. Une fois l'accompagnement mis en place, je suivais les bénévoles, enfants et familles tout au long de l'année.
Jamais effrayée par la charge de travail, Élodie multiplie les projets comme des courses d'orientation. Elle est aussi à l'écoute des bénévoles et des familles face aux difficultés qui pouvaient survenir. S'arrêter la ? Certainement pas. C'est mal connaître la jeune femme qui nous envoie une sacrée leçon d'engagement, car en plus de son volontariat elle continuait à s'occuper d'un enfant en suivi individuel : « en même temps que mon volontariat, je suivais un jeune qui cette fois ci avait 11 ans, s'appelait Camili et venait de Mayotte. L'aide aux devoirs était beaucoup plus présente, même si nous faisions quand même des sorties.
Maelle (également bénévole dans l'association, en plus du Conseil des Jeunes) et elle discutent alors de quelques moments qu'elles ont vécu. J'en profite pour reprendre une part de gâteau discrètement, mais je suis rapidement démasqué.
Comment gérer une vie de jeune femme, d'étudiante et de volontaire ? Sans détourner la question, elle répond avec sincérité et justesse sur les difficultés qui ont pu se poser. Son année de Licence, elle ne l'a pas eu. Trop de travail. Mais hors de question pour autant de perdre cette Espérance si spéciale : « si c'était à refaire, je retenterais l'aventure mais en faisait ce Service civique comme une pause dans mes études ».
Elle ramasse quelques miettes de chocolat. Maelle caresse le chat. Dehors, il semble faire froid. Toujours positive, elle met en avant l'expérience enrichissante que cela a été pour elle : rencontrer de nouvelles personnes, construire des amitiés, avoir une expérience semi-professionnelle qui sera un atout dans son CV (organisation, montage de projets, gestion d'une équipe).
Le Service civique durant un an et n'étant pas renouvelable, elle s'engage désormais dans le Genepi comme bénévole, pour aller visiter les prisonniers qui sont seuls. L'Espérance, toujours, motivée par une générosité sans égale. Mais qu'on tente de la flatter et elle baisse les yeux, le but n'est pas de se mettre en avant, c'est d'être au service des autres. Une belle leçon de vie. Un beau moment partagé cet après-midi là.


Tout le monde peut rejoindre l'AFEV, tant que les personnes sont motivées et empathiques. Rendez-vous sur le site www.afev.fr pour avoir toutes les coordonnées des AFEV nationales et pour rejoindre cette folle équipe que ce soit en tant que bénévole ou volontaire !
Marc Bonneau
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20 novembre 2011 7 20 /11 /novembre /2011 12:09

 

Début septembre 2011. La terrasse est pleine, la journée fut chaude et le soleil se couche. Marion a commandé une salade dans un restaurant près de l'église Ste-Croix. Nantes est encore en éveil. Elle a commencé le jour même les cours dans son nouvel institut, pour être professeur des écoles. Entre deux récits de sa journée, elle nous raconte son été en Angleterre tout en partageant ce repas.
« Je suis partie avec Euro Job ». L'organisme envoie de jeunes étudiants dans les pays anglophones pour améliorer leur niveau. « Le but de mon départ était de perfectionner mon anglais, j'avais vraiment un mauvais niveau ». Marion a donc déboursé 125 euro pour que les recherches de famille d'accueil commencent. « Puis c'est de nouveau 125 euro s'ils trouvent une famille, soit 250 au total ».
Niveau argent : rien gagné, mais rien perdu !
Une somme à dépenser au départ mais qui vaut le coup. Logée à quelques kilomètres de Londres, elle a pu découvrir la capitale britannique lors de ses week-ends. De plus, elle ne payait pas son hébergement, était nourrie et gagnait même 400 euro par mois. Une somme qui a été dépensée en billets d'avion et en sorties. « Au final je n'ai rien gagné, mais je n'ai rien perdu non plus au niveau financier. Par contre, j'ai gagné en expérience ».
Entre deux regards vers les passants de la petite rue piétonne, elle estime avoir progressé en anglais. Nous discutons de tout et de rien. Les vacances, les jobs d'été, Bressuire, les perspectives futures. Beaucoup de rires aussi. Et Londres revient toujours, comme un moteur. Une belle opportunité de vivre un autre moment, de changer d'horizon et de réfléchir sur sa vie. Londres lui a démontré que l'on pouvait oser, rencontrer de nouvelles personnes sans se soucier, profiter de bonheurs simples. Mais elle regrette aussi de n'être pas resté un peu plus longtemps, les efforts commençant à payer. « Je regarde des séries en anglais et sans sous-titre, je commençais à réfléchir uniquement en anglais, etc. »
Plus tard, en marchant en nocturne entre les stations de tramway Commerce et Cinquante Otages, elle poursuit sur son expérience acquise. Elle a ainsi dû cuisiner pour les filles dont elle s'occupait (10 et 7 ans), cherchant de bonnes idées auprès de ses amis. « J'étais chargée du repas des filles et du mien quand les parents n'étaient pas là. Les soirs où ils mangeaient avec nous, c'est le père qui était en cuisine ».
Au moment de traverser la rue et de se quitter, elle regarde du mauvais côté … L'habitude des voitures roulant à gauche, ce qui lui rappelle ce jour où elle est rentrée dans un mur avec la voiture de sa famille d'accueil. Le père l'avait bien pris, heureusement.

 

 

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17 septembre 2011 6 17 /09 /septembre /2011 16:40
L'Azure Window est à votre droite (une « porte » creusée par la mer dans la roche). La Méditerranée en face, à perte de vue. Le soleil derrière vous, impactant votre nuque. Sur l'île de Gozo, partie de l'archipel de Malte, le temps est plus aux vacances qu'au travail. C'est ici que nous avons rencontré Marie. Après un bac à St-Jo, elle a validé sa formation en IUT GEA à Poitiers et termine par ce stage son année de Licence comptabilité, contrôle et audit.

 

Marie azure window

Au moment de choisir son stage de perfectionnement en anglais, le choix de Malte s'impose vite. Du soleil, la plage … et l'anglais. Un endroit idéal pour perfectionner son niveau tout en fuyant le froid britannique. Le tout, pour très peu d'argent. « L'intégralité de mes quatre mois est couvert par les bourses que je reçois ».
Marie est dans un refuge pour chevaux. Aucun lien avec la comptabilité, le but est juste de parler anglais. La place des équidés est importante à Malte où les Français que nous sommes sont surpris de ne pas trouver de vaches, chèvres ou moutons. La « Funny farm » est une équipe de bénévoles sous forme d'association. Sue, présidente de l'association, est aussi chargée du stage de Marie et de son hébergement.

 

 

Un travail difficile et prenant
Mais l’atmosphère de vacances qui règne pendant notre séjour n'est pas celui qui a dominé, loin de là. Marie devait se lever tôt, à 6 ou 7 heures pour aller s'occuper des chevaux. Il était nécessaire d'y aller à la fraiche, pour éviter les températures étouffantes du Sud. De plus, peu de jours de repos au programme : quelques dimanches de temps en temps, de quoi faire les longs trajets de bus pour aller à la plage.
Car le système des bus est mauvais. En regardant notre montre, on découvre que l'on roule depuis plus d'une heure, seulement pour faire 15 kilomètres …
Un meilleur niveau
Cependant, l'objectif d'améliorer le niveau d'anglais est rempli. L'accent reste français, mais n'est-ce pas là tout notre charme ? Que ce soit pour négocier avec un taxi ou sur la plage de Golden Bay, Marie est à l'aise et comprend.
Si elle regrette ? « Pas du tout ! ». Certes, les conditions de vie étaient parfois rudes et les horaires très longs (des semaines d'au moins 50 heures, jusqu'à 60 heures) mais l'expérience valait la peine. Malte, un bon compromis entre travail et vacances. Reste à trouver le stage qui convient ...
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24 février 2010 3 24 /02 /février /2010 18:44

http://images.travelpod.com/users/the_wayfarer/10.1253173509.ouagadougou-14.jpg


(Cet article avait été publié une première fois pendant l'été 2009 sur la précédente version du site. Il a été rédigé suite à une rencontre-bronzage au soleil, sur un transat, avec Anne-Sophie [car au CJ nous pouvons informer ET nous détendre !]. La jeune étudiante en médecine, qui a fait ses études au lycée Genevois à Bressuire, racontait le projet Laafi Bala)




http://www.sxc.hu/pic/m/a/ar/arpp83/865502_burkina_faso_-_bani_1.jpg


Les derniers jours ont été chauds dans le Bocage mais ce n’est rien par rapport à la chaleur de Ouagadougou. Anne Sophie y a passé plusieurs semaines. Comme sept autres étudiants de médecine à Poitiers, elle a participé au projet Laafi Bala, « cela veut dire ‘ça va’ en Mouré, une des langues là bas » nous explique-t-elle.

 

Le projet est soutenu par le CREM, l’association des étudiants de médecine, en partenariat avec SOS SEF, une nouvelle association de sauveteurs Burkinabés. « Cela fait dix ans qu’ils sont sur le terrain mais ils viennent juste de créer cette nouvelle association que nous soutenons. Nous leur avons apporté 3000 euros. » explique, au soleil, Anne Sophie qui va entrer en quatrième année à Poitiers. Tout au long de l’année, le CREM organise des actions ponctuelles pour récolter des fonds comme les désormais traditionnels paquets cadeaux à Noël qui ont rapporté près de 1500 euros cette année. D’autres fonds seront envoyés plus tard mais déjà les premières réalisations concrètes sont effectuées.


 

« la douleur n’est pas la même là bas »

 


Un budget prévisionnel a en effet été envisagé entre le CREM et SOS SEF et surtout, un local a été loué à Ouagadougou. Il sert d’ors et déjà de siège à l’association sur place et l’aide à stocker ses médicaments et son matériel. Plus tard, un Bed&Breakfast sera ouvert dans les locaux pour que l’association puisse s’autofinancer grâce aux quelques touristes. Les futurs médecins Français ont également confectionné des tshirts, monté des panneaux, acheté des médicaments, etc. Une réalisation concrète qui les a pleinement satisfait.

 

Au delà de l’aspect financier, c’est bien une expérience humaine qu’on vécu Anne Sophie, Alexandre, Anne Lise, Adélie, Aurore, Sophie, Héloïse et Léa. Ils ont effectué des stages deux par deux pour découvrir la réalité locale, ses difficultés également. Les stages se déroulaient au dispensaire ou à la maternité. L’occasion pour Anne Sophie de nous expliquer que « la douleur n’est pas la même là bas ». Des accouchements sans anesthésie, des médecins introuvables... Des conditions impensables en France mais malgré tout, les habitants ne se plaignent pas. « Ils ont une bien plus haute tolérance à la douleur que nous. Jamais nous ne supporterions. »


 

Excision, contraception et maraudes

 


Ces stages furent également l’occasion de parler de sujets sensibles et importants comme l’excision (interdite mais pratiquée par tradition dans certaines familles) ou la contraception. Les futurs médecins ont aussi testé la médecine sur le terrain, pour soigner ce qui s’appelle là bas les maraudes. Autrement dit, de petites plaies, souvent de simples boutons à l’origine, qui s’infectent et doivent être rapidement soignées. Sans eau ni électricité, difficile d’assurer une bonne hygiène pour les nombreux enfants qui font alors la queue devant les sauveteurs de l’association en attendant un énorme pansement qui doit tenir le coup.



http://images.travelpod.com/users/the_wayfarer/10.1253448592.ouagadougou-2.jpg

 

Un système de santé à repenser

 


Le retour en France est également l’occasion de s’interroger sur le système de santé burkinabé ou chacun doit financer lui même le matériel servant à le soigner. « Si tu te casses la jambe, c’est à toi d’acheter tout le nécessaire : le désinfectant, le fil, le plâtre, etc. ». L’Etat fait des efforts mais le système d’Etat providence français est bien loin !

 

« le pays des hommes intègres »

 

Reste pour les étudiants une expérience hautement enrichissante dans « le pays des hommes intègres » selon la devise du pays. Anne Sophie nous explique : « le vol est très mal pris là bas. Tu te sens plus en sécurité au Burkina qu’à Paris ! C’est un pays en paix et l’accueil est partout très bon ».

 

Les Français ont également été reçus par le président d’honneur de l’association, un conseiller du Président burkinabé. L’homme a d’ailleurs effectué ses études à la fac de droit de Poitiers.

 

Pour le moment, en attendant la rentrée, Anne Sophie travaille à l’hôpital de Bressuire. Nul doute qu’elle n’y retrouvera pas les mêmes conditions qu’à Ouagadougou.




Marc Bonneau

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